Diane Florent est en service civique depuis début novembre jusqu’à début juillet (voir le précédent portrait de Noémi pour la définition du service civique).

Diane, peux-tu te présenter ?

J’ai 25 ans, je suis originaire du Pas-de-Calais, j’y ai grandi avec mon papa et mon frère. J’ai fait mes études en Belgique, à la faculté de Mons, en psychologie, jusqu’en master spécialité neuropsychologie. J’ai adoré mes études mais j’avais envie de voir d’autres choses, et je suis partie pour une année de Wwoofing** avec l’envie de découvrir la France, d’apprendre de mes mains et de faire de nouvelles rencontres. J’ai été dans plein de milieux et de lieux différents ce qui m’a donné envie d’enchaîner sur une 2e année. J’étais toujours en questionnement au niveau professionnel, et j’avais cette idée du service civique en tête, alors je me suis mise à chercher avant d’atteindre l’âge limite : je suis tombée sur l’annonce de la Fourmilière.

Qu’est-ce qui t’a parlé dans le projet de la Fourmilière ?

La sensibilité à l’environnement, la communication, le partage. J’avais aussi envie de découvrir le monde associatif, et un intérêt pour la pédagogie alternative. Pendant mes études j’ai passé un mois comme assistante de recherche pour une thèse sur les pédagogies alternatives : j’avais envie de voir en pratique ce que cela pouvait donner !

Alors… ?

Alors j’ai l’impression d’apprendre beaucoup plus là, en vrai ; on se confronte à la réalité !

Ici il n’y a pas qu’un type de pédagogie, c’est le bon sens qui prime, l’équipe peut piocher dans tout un tas d’outils, avec de la confiance dans les capacités de l’enfant.

Qu’est-ce qui te touche dans cette école ?

Le regard et les connaissances sur l’environnement qu’ont déjà les enfants de la Fourmilière. Par exemple quand on entend un cri d’oiseau en forêt, ou qu’il en passe un au-dessus de nous, et qu’ils clament le nom de cet oiseau.

Je suis aussi touchée par la conscience de l’autre et l’empathie dont iels font preuve.

Le conseil d’élèves qui est un temps de partage et de parole.

L’émerveillement sur tout un tas de choses.

As-tu des passions ?

La marche, en juin dernier, j’ai marché un mois toute seule dans les Vosges. Ça m’a montré que je pouvais transformer mes peurs. La première semaine j’ai fait une infection au doigt, j’ai dû aller à l’hôpital et pourtant j’y suis retournée, ça aurait été trop frustrant de m’arrêter. Les nuits en forêt au début, c’était dur, et puis, plus on fait plus on se rend compte qu’on est capable.

J’aime aussi la danse, lire, la cuisine.

Un temps fort depuis ton arrivée ?

A mon arrivée, on a fait une sortie à l’arboretum. J’étais très impressionnée de la curiosité des enfants, des questions qu’ils posaient.

Ton rôle au sein de l’école ?

J’ai différentes tâches, notre planning est pensé pour qu’on puisse voir de tout.

Quand je suis avec les élèves, j’assiste l’équipe pédagogique dans les activités proposées, en classe ou dehors. Côté maternelles, il y a aussi beaucoup l’aide dans les actes du quotidien, quand les enfants en ont besoin (bien se laver les mains, mettre toutes les couches d’habits pour aller dans le froid, participer à la préparation de la collation…).

J’ai aussi du temps à la yourte, pour l’association. En ce moment par exemple je suis sur une compilation des activités pédagogiques en extérieure, créées par l’équipe. Et il y a la rédaction d’articles pour le site de l’association.

 Je m’intéresse aussi au projet de gouvernance partagée de la Fourmilière.

Si tu devais décrire la Fourmilière en 3 mots ?

Épanouissement, vivant, partage.

Comment imagines-tu la Fourmilière dans 10 ans ?

Pas forcément avec beaucoup plus d’enfants ; c’est assez magique en maternelle par exemple qu’iels soient 10, ça laisse la possibilité de s’occuper de chacun.e.

J’imagine aussi une gouvernance partagée mise en place; une école stabilisée sur les questions de partage de rôles ; des enfants qui continuent à apprendre plein de choses.

 

*Le WWoofing consiste à travailler bénévolement dans une ferme ou un jardin biologique en France ou à l’étranger en échange de quoi les woofeurs sont logés et nourris.

Entretien réalisé par Clémentine, parent d’élève … merci !