Romain, parent d’élève de la Fourmilière, a marché le long des Chemins de Compostelle, entre Novembre 2022 et Février 2023, dans le cadre de son engagement avec l’association Seuil.

Pendant 75 jours, Romain a ainsi marché, en compagnie d’un jeune, entre la basilique du Puy en Velay en Haute-Loire et Saint Jacques de Compostelle en Espagne. 

Son voyage a été un support original pour les séances de géographie : Romain a envoyé régulièrement des cartes postales à la Fourmilière, que les enfants ont placées au fur et à mesure sur la grande carte de France et d’Europe de l’école.  Il est ensuite venu en classe raconter son aventure aux enfants : un chouette moment de partage !

  • Peux-tu nous expliquer dans quel cadre tu as entrepris ce voyage ?

A 25 ans, j’ai réalisé le rêve de partir en voyage en vélo autour du monde (https://lecycledelaterre.jimdo.com/), pour m’inspirer, j’ai lu « Longue Marche » de Bernard Ollivier qui avait marché à pied sur la route de la soie jusqu’en Chine. A mon retour de 20 000 km à vélo, je me suis dit que mon prochain voyage se ferait à pied, pour encore plus de lenteur.

  • Avec quelle association es-tu parti ? Quel est l’objet de cette association ?

Je suis parti avec l’association SEUIL (https://www.assoseuil.org/) qui a été créé par Bernard Ollivier à son retour de marche. Le projet de Seuil est d’amener des jeunes en difficulté, en rupture sociale, souvent plongés dans le désespoir, à devenir les acteurs de leur propre réinsertion par une marche individuelle, d’environ 3 mois, 1600 km, à l’étranger, sans téléphone, ni musique dans les oreilles.

  • Qu’est ce qui t’a motivé à t’engager dans cette aventure ?

En arrivant en Ardèche, j’ai eu le rêve de marcher jusqu’à l’océan. Et après 5 ans de création de l’Ecolieu Grain&Sens (www.grainandsens.com), j’avais envie d’une pause. Alors, avec mes proches en soutien, je me suis lancé dans l’aventure et ai envoyé ma candidature à SEUIL.

  • Comment s’est passée votre marche ? A quel rythme marchiez-vous ?

Extrait de l’interview des enfants en classe, au retour de marche :

« Nous marchions environ 20-25km par jour, avec une journée de repos tous les 10 jours. 
A chaque auberge, nous faisions tamponner notre livret de voyage, pour prouver que nous étions bien passés par tous ces endroits.  Au milieu du chemin, nous avons dû grimper les Pyrénées, un jour de montée, il y a même eu de la neige. 
Au bout de 75 jours et 1600 km de marche, nous sommes arrivés à Saint Jacques de Compostelle, dans la cathédrale. 
Puis, j’ai convaincu le jeune que j’accompagnais d’aller voir l’océan, nous avons loué des vélos pour rouler jusqu’à l’océan Atlantique pendant 5 jours, pour arriver sur la plage de Fisterra où je me suis même baigné. « 

 

  • Comment s’est passée la cohabitation avec le jeune que tu accompagnais ? 

Le jeune E**** est resté très fermé durant toute la marche vivant malheureusement l’aventure comme une punition. Il aura cependant relevé le défi physique et sera allé au bout de son engagement moral avec ses proches de marcher 1600 km jusqu’à Compostelle, et ça, ce n’est pas rien !

    • Avec quel équipement êtes-vous partis ?

    SEUIL nous a équipé des pieds à la tête avec ce qu’il faut, sans trop nous charger. Sac à dos, chaussures basses, groupe, équipement technique et léger, duvet. Pas de tente car en hiver, nous logions dans les auberges de pèlerins.

     

    • Quel est le budget à prévoir pour partir ?
    SEUIL nous permettait de vivre avec un budget journalier de 70€ pour 2, soit 35€ par personne. C’était largement suffisant. Pour les auberges, il faut compter entre 8 et 20€/pers.

    • Quels ont été les moments forts de ce voyage ?

    Les moments de joie intense ont été le passage des cols et des sommets, là où on peut mesurer le chemin parcouru et l’horizon à venir. Et puis surtout, l’arrivée libératrice à l’océan !

    Pour les moments difficiles, ce sont les moment de confrontation parfois verbalement violente avec le jeune et la tension permanente dans la relation.
     
    • Quels enseignements tires-tu de cette expérience ?

    Que le corps s’adapte. Les jours 3 à 5 sont les plus durs, puis après 21 jours, le corps s’adapte et ça devient l’habitude. Il ne faut pas le pousser non plus car si on use trop nos corps et nos pieds quotidiennement, c’est là que les ampoules et blessures apparaissent. « Lentement mais surement » est une bonne devise 😀

    • As-tu encore des liens avec le jeune que tu as accompagné ?

    Non, nous n’avons pas souhaité en garder. Cependant dans l’avenir, peut-être qu’ils ré-émergeront.

    • Question des Enfants de la Fourmilière : Nous conseillerais-tu cette marche ?

    Vu que vous êtes encore jeunes, je vous conseille de faire des petit bouts pendant les vacances puis quand vous aurez grandi, vous pourrez le faire en entier ou des plus longs bouts en famille 🙂

    …Et c’est bien ce que les Fourmis ont fait, puisque profitant d’une journée de grève sans école, Romain a emmené une quinzaine d’enfants de la Fourmilière marcher sur le Chemin de Compostelle entre La Croix St André à Boffres et le Lac de Vernoux.

    Une belle marche joyeuse de 8/9km en compagnie de quelques parents accompagnants ! 

    Merci à Romain 🙂

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